Call for Papers: « Sortir de l’enclos » : jardins et politique(s). Histoires, expériences et perspectives franco-allemandes

RHN 151/2019 | Call

Organisers: Anne-Marie Pailhès, Marie-Ange Maillet, and Stéphanie de Courtois – Université de Nanterre, Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, and Stiftung Fürst-Pückler-Park Bad Muskau

14–16 May 2020, Bad Muskau, Germany

Deadline for abstract submissions: 5 January 2020

 

Call for Papers:
Gärten und Politik: Gärten im Spannungsfeld von politischer Inanspruchnahme und gesellschaftlichen Herausforderungen – Geschichte, Erfahrungen, Perspektiven
« Sortir de l’enclos » : jardins et politique(s).
Histoires, expériences et perspectives franco-allemandes

Le CEREG (EA 4223) de l’Université de Nanterre, l’équipe de recherche « Mondes allemands » (EA 1577) de l’Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis, l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles et la fondation Fürst-Pückler-Park Bad Muskau organisent, du 14 au 16 mai 2020 un colloque franco-allemand sur le thème « “Sortir de l’enclos” : jardins et politique(s). Histoires, expériences et perspectives franco-allemandes ». Il s'agira de s’interroger sur les liens qu’ont entretenus, depuis le XVIIe siècle, les jardins avec la politique en France et en Allemagne, mais aussi d’examiner de récentes initiatives où le jardin, compris comme processus vivant, se transforme en lieu d’expression de la démocratie et de la citoyenneté. L’histoire des deux pays, parfois adverse et souvent intimement mêlée, incite en effet à tendre des miroirs pour révéler des mouvements et aspirations profondes des deux sociétés, étudier les contrastes et transferts mutuels, et croiser les études de terrain dans ce domaine encore peu exploré qu’est l'art comparé des jardins.

Les jardins français et allemands – que l’on ait à l’esprit les jardins de l’ère absolutiste, les jardins publics nés au XIXe siècle ou les jardins de particuliers - partagent une longue histoire commune encore trop peu étudiée. En faisant voyager en France dessinateurs de jardins, jardiniers, plantes, l’Allemagne du XVIIe siècle et de la première moitié du XVIIIe siècle a beaucoup favorisé ces échanges. L’Angleterre fut ensuite une source commune d’inspiration et de renouvellement et joua progressivement, que ce soit en France ou dans les cours allemandes, le rôle ambigu d’un modèle dont on essaya de s’affranchir pour trouver le génie propre à chaque pays. De grandes figures paysagistes trouvèrent alors l’espace pour agir et forger leurs outils : elles surent renouveler et dépasser les questions de formes et surtout faire entrer les jardins de plain-pied dans leur époque, en écho aux préoccupations des populations et pour répondre aux objectifs des décideurs. A l’heure de l’Anthropocène, on souhaiterait que la capacité d’enseignement et la portée politique des jardins soient plus largement perçues, partagées et mises en œuvre afin de pouvoir collectivement y chercher des solutions pour un monde désorienté.

Si l’étude des liens entre jardins et politique n’est pas un terrain totalement vierge, le colloque entend aborder la question dans une perspective spécifiquement franco-allemande. L’histoire des deux pays, parfois adverse et souvent intimement mêlée, incite en effet à tendre des miroirs pour révéler des mouvements et aspirations profondes des deux sociétés, étudier les contrastes et transferts mutuels, ou encore croiser les études de terrain dans ce domaine encore peu exploré qu’est l'art comparé des jardins. Le colloque sera ainsi l’occasion de s’interroger d’une part, sur les liens qu’ont entretenus, depuis le XVIIe siècle, les jardins avec la politique en France et en Allemagne : symbole ou incarnation du pouvoir absolu – à Versailles ou Herrenchiemsee par exemple – accaparé plus tard par la bourgeoisie naissante puis les classes populaires ; mais aussi outil d’éducation (si l’on pense aux idéaux saint-simoniens qui ont en partie inspiré la création des premiers parcs publics parisiens sous Napoléon III, ou aux Schrebergärten en Allemagne) et d’acculturation, parfois instrumentalisés par le pouvoir en place, comme le Kleingartenbewegung sous le national-socialisme  ; terrains de conflits militaires – le parc de Muskau en est un bon exemple - ou lieu d’expression d’une volonté de les surmonter, comme les Jardins de la paix du Centenaire 14-18 … Il doit également permettre d’examiner de récentes initiatives en France et en Allemagne, où le jardin, compris comme processus vivant, se transforme en lieu d’expression de la démocratie et de la citoyenneté, ou devient le support de construction de nouvelles relations sociales, en particulier pour des populations fragilisées ; on s’interrogera enfin sur les enjeux des jardins, à l’ère du changement climatique, dans le champ de la politique patrimoniale mais aussi dans les politiques d’aménagement territorial ; en explorant évolutions récentes en France et en Allemagne, on cherchera ainsi à rassembler différentes expériences spatiales, de gestion et de politiques publiques menées dans des jardins dans les deux pays.

Le colloque se tiendra à Bad-Muskau, dans le domaine du célèbre « parcomane » Hermann von Pückler-Muskau, sis sur la frontière entre l’Allemagne et la Pologne, et conçu par un prince francophile et attentif à faire profiter la population de sa création. La Stiftung Fürst-Pückler-Park Bad-Muskau, très impliquée dans l’étude des jardins et de leur transmission aux générations futures à travers une vaste offre de séminaires et des programmes de recherche sur les savoir-faire jardiniers, hébergera cette manifestation dont le but est de favoriser les échanges entre chercheurs et acteurs du jardin historique et contemporain en France et en Allemagne, et de susciter des collaborations au long cours.

Des contributions relevant du champ historique, littéraire, politique, sociologique et portant sur des jardins français ou allemands – et tout particulièrement des études intégrant une dimension comparatiste ou mettant à jour des mécanismes de transferts entre la France et l’Allemagne -, sont attendues sur les thèmes suivants (liste d’exemples non exhaustive) :

  1. Jardins et pouvoir politique : les jardins comme symboles du pouvoir ; comme espaces de mise en scène de succès militaires ; manière dont des jardins et parcs ont pu être affectés par les conflits politiques ; les jardins comme champ d’expression du nationalisme…
  2. Jardins et éducation : les jardins comme lieu d’éducation populaire et d’acculturation, mais aussi leur instrumentalisation par le pouvoir politique ; jardins et école, Schulgärten; jardins partagés transculturels ; formes et enjeux des politiques patrimoniales ; initiatives européennes et franco-allemandes dans le domaine des jardins….
  3. Jardins et citoyenneté : réflexion sur les termes Volksgarten/jardins publics, jardins comme lieu d’intégration, chantiers d’insertion, jardins comme lieu d’expression démocratique ; jardins et changement climatique…

Modalités de soumission
Les propositions de contributions sont à transmettre au plus tard pour le 5 janvier 2020 aux organisatrices françaises : Anne-Marie Pailhès (pailhes@parisnanterre.fr), Marie-Ange Maillet (marie-ange.maillet@univ-paris8.fr) et Stéphanie de Courtois (stephanie.decourtois@versailles.archi.fr).

Elles devront indiquer le nom et prénom de l’auteur.e, l’affiliation scientifique ou institutionnelle, le titre de la communication, et comporteront un résumé de la contribution envisagée d’environ 2000 signes, en français ou allemand, ainsi que 3-4 références bibliographiques.

Les auteur.e.s des propositions retenues seront informé.e.s fin janvier 2020 au plus tard.

Langues de communication : français, allemand.

Les frais de voyage et d’hébergement seront pris en charge par les institutions organisatrices.

Une publication est prévue à l’issue du colloque.

Responsables de la sélection

  • Marie-Ange Maillet, MCF Université Paris VIII-Vincennes-Saint-Denis, membre de l'EA 1577 "Mondes allemands".
  • Anne-Marie Pailhès, MCF Université Nanterre, membre du CEREG (Centre d'études et de recherches sur l'espace germanophone EA 4223)
  • Stéphanie de Courtois, MCF ENSAV, membre du LéaV (Laboratoire de recherche de l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles

Bibliographie indicative
Clément, Gilles / Eveno, Claude : Le jardin planétaire,  L'Aube/Château-Vallon, 1997.

Colloque de Cerisy : Jardins en politique, avec Gilles Clément, Editions Hermann, 2016

De Courtois, Stéphanie / Maillet, Marie-Ange/ de Rubercy, Eryck : Esthétique du jardin paysager allemand, Paris Klincksiek 2019.

Dubost, Françoise : Vert patrimoine.la constitution d'un nouveau domaine patrimonial, Paris, Éd. de la MSH, 1994.

Gebhard, Walter (dir.) : Sozialgeschichtliche Aspekte des Gartens. Gardens in Social History, Frankfurt am Main, Peter Lang, 2002.

Gröning, Gert / Uwe Schneider (dir.) : Gartenkultur und nationale Identität. Strategien nationaler und regionaler Identitätsstiftung in der deutschen Gartenkultur, Worms, Wernersche Verlagsgesellschaft, 2001.

Haberl, Hildegard / Pailhès, Anne-Marie (dir.) :  Jardins d'Allemagne. Transferts, théories, imaginaires, Paris, Honoré Champion, 2014.

Horsch, Nadja / Tübbecke, Simone : Bürger, Gärten, Promenaden : Gartenkultur in und um Leipzig im 18. und 19. Jahrhundert, Passage-Verlag 2018.

Lafolie, Yann : « De quoi la Friche est-elle le nom ? », in : Carnets du paysage n°23, 2012, pp. 93-107.

Nourry, Louis-Michel : Les jardins publics en province : espace et politique au XIXe siècle / préf. d'Alain Corbin, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1997.

Paquet, Suzanne / Mercier, Guy : Le paysage, entre art et politique, Presses de l’Université, Laval 2013.

Reimers, Brita (éd.) : Gärten und Politik – vom Kultivieren der Erde, Oekom Verlag, 2010.

Reitel, Bernard / Moullé, François : « La resémantisation de la ligne frontière dans des régions métropolitaines transfrontalières : le Jardin des 2 Rives à Strasbourg et la place Jacques Delors à Lille. », in Belgeo. Revue belge de géographie, 2 | 2015,
http:// journals.openedition.org/belgeo/16527

Rudolph, Hermann : ‘Der Schrebergarten’ in E. François und H. Schulze (éd.), Deutsche Erinnerungsorte, vol. 3 (Munich : Beck), 2001, pp. 363–81.

Tabarasi, Ana-Stanca : Der Landschaftsgarten als Lebensmodell: zur Symbolik der "Gartenrevolution" in Europa, Würzburg, Königshausen & Neumann, 2007.

Vonau, Elsa : La fabrique de l’urbanisme. Les cités-jardins, entre France et Allemagne 1900-1924, Presses Universitaires du Septentrion, 2014.

Vagt, Kristina : Politik durch die Blume: Gartenbauausstellungen in Hamburg und Erfurt im Kalten Krieg (1950-1974), Munich et Hambourg, Dölling und Galitz, 2013.

 

Source: https://calenda.org/713425