RHN 2/2022 | Call
Organisers: Elodie Lecuppre-Desjardin (ULille, IHIS, IUF), Mathieu Vivas (ULille, IRHiS, IUF), François Duceppe-Lamarre (IRHiS),
15–17 septembre 2022, Lille – Abbaye de Vaucelles, France
Deadline for proposal submissions: 30 January 2022
Call for Papers:
La cour se met au vert. Mises en valeur et usages politiques des campagnes entre Moyen Âge et pré-modernité /
The Court escapes from Town. The countryside as political asset from the Middle Ages to the early Modern Period
Colloque international organisé par l'Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS)–UMR 8529 et le Département du Nord (Abbaye de Vaucelles)
***Please find the English version below***
« Se mettre au vert ». Issue du langage courant, cette expression renvoie aujourd’hui à l’envie de s’éloigner d’un milieu urbain stressant, bruyant, parfois oppressant, voire rempli de miasmes, pour aller se reposer à la campagne, au plus près d’une nature paisible, profuse et saine, à proximité d’animaux évoluant dans leur milieu « naturel ». Eloigné de toute tentation anachronique, l’usage de cette locution dans le cadre des études curiales, a pour vocation d’inviter les chercheurs et chercheuses à se pencher, par le biais de l’interdisciplinarité, sur les multiples relations et interactions entretenues par le milieu aristocratique avec son environnement rural.
L’idée de ce colloque est née d’une volonté de synthétiser des informations éparses que nous souhaitons réinterroger sous l’angle de l’interdisciplinarité. Bien que les questions environnementales et écologiques fassent à l’heure actuelle l’objet d’une attention particulière en sciences humaines et sociales - au point de voir naître des humanités environnementales -, elles ne sont que très rarement mises en rapport avec l’histoire des cours et leur intégration dans les milieux naturels à la fin du Moyen Âge et durant la première modernité.
Un rapide examen historiographique montre en effet que les recherches menées sur les sociétés curiales européennes se sont attachées à une très grande diversité de sujets parmi lesquels, les études d’individus, les représentations, les pratiques et même le château et son cadre de vie ont souvent laissé de côté, pour le moment, la question de l’environnement. Les cours sont pourtant productrices de transformations environnementales, si l’on veut bien songer aux activités cynégétiques constitutives de l’idéal nobiliaire, à l’élevage et aux multiples familiarités animalières propres aux jardins et aux divertissements de plein air. Les nombreuses constructions et leur approvisionnement en matières premières sont d’ailleurs autant de témoignages pour les chercheurs d’horizons divers d’une adaptation des Hommes à la nature, mais aussi de sa transformation. Si la présence curiale à la campagne varie d’une région à l’autre dans le cadre d’une Europe plus ou moins urbanisée, la relation au terroir se révèle riche d’enseignements tant sous l’angle strictement matériel de l’appropriation et de l’apprivoisement d’une nature de moins en moins hostile, que sous celui, plus culturel de la connaissance scientifique et des usages politiques du lieu.
Première approche d’une vaste question qui n’entend pas séparer la nature de la culture, ce colloque invite les participants à comprendre les motivations des micro-sociétés dans ce contexte de « mise au vert ». Il conviendra ainsi de mesurer spatialement et chronologiquement l’impact des activités aristocratiques sur l’environnement et pour cela d’envisager les thématiques des innovations, des adaptations, des techniques, des moyens logistiques, économiques et financiers, sans manquer d’aborder l’environnement par la problématique du pouvoir et de sa représentation.
Lorsqu’une cour se met au vert, elle peut se déplacer, certes sur un trajet plus ou moins long, certes d’un endroit à un autre mais, pour ce groupe en constante itinérance, toujours avec ses codes et ses rites. Surgissent alors une série de questions. En changeant d’air et de décor, la cour modifie-t-elle pour autant ses pratiques et ses habitudes ? Concrètement, la vie quotidienne se trouve-t-elle transformée en termes de nourriture, de divertissement, d’habillement, etc.? Pour les aristocrates détenteurs d’une autorité et d’un pouvoir, la mise au vert est-elle synonyme de pause dans l’administration et la gestion d’un territoire et des Hommes qui y vivent ? Le milieu aristocratique n’est-il - par sa création et son utilisation de la nature -, qu’un agent perturbateur d’écosystèmes en marge de l’agrosystème ? Et comment évolue cette relation de la fin du Moyen Âge à l’époque moderne ?
Les questions sont légion et ce colloque envisage de les aborder par le biais de bilans (régionaux, locaux, princiers, chronologiques, etc.), mais aussi en saisissant les émergences, les évolutions et donc les innovations. Il appelle également à une large interdisciplinarité puisqu’il convie tout à la fois des chercheuses et chercheurs formés à l’Histoire, l’Histoire de l’Art, la Littérature et aux Sciences archéologiques.
Trois axes d’étude ont été retenus :
- Axe 1 : Champs, jardins et animaux : les paysages de l’artifice curial
- Axe 2. La campagne au rythme des technicités nouvelles
- Axe 3. Le vert : la couleur du pouvoir
Axe 1 : Champs, jardins et animaux : les paysages de l’artifice curial
Ce premier axe questionne les différents visages du milieu rural dans lequel s’implante la cour lorsqu’elle sort de la ville. Si l’expression « se mettre au vert » traduit une volonté d’échapper au monde urbain et d’éviter les espaces saturés, elle amène surtout à s’interroger sur les paysages recherchés par le monde curial, tout autant que sur leurs transformations et leurs représentations. Trois pistes d’investigation peuvent être ici retenues :
- Celle de paysages ruraux, éloignés de la résidence castrale, dont l’entretien relève de la gestion domaniale usuelle, comme les forêts, les eaux courantes et stagnantes, les espaces non labourés, etc. Ces éléments invitent à discuter l’empreinte environnementale. On pensera également aux pâturages, aux terres de fenaison nécessaires aux chevaux et aux animaux sauvages en captivité ou en semi-liberté, ou encore aux parcs à gibier.
- Celle de paysages créés pour satisfaire les loisirs de la cour et les exigences de la sociabilité aristocratique. C’est ainsi que l’ars topiaria(art topiaire) se développe et produit des paysages harmonieux naturels et/ou organisés (jardins d’agrément, labyrinthes végétaux, cours d’eau, grottes, etc.) dans lesquels sont mis en scène des ouvrages à portée culturelle et allégorique (statues, éléments héraldiques, etc.). Dans cette optique, les sélections végétales deviennent importantes (fleurs, arbustes, fruitiers) et, aujourd’hui, les choix des plantes, leur disposition et leur rythme de floraison/germination peuvent être étudiés grâce aux sources didactiques et économiques, aux documents iconographiques et aux vestiges matériels (carporestes, palynorestes, etc.).
- Celle des relations entre les personnes de cour et l’animal, qu’il soit à plumes ou à poils. Le loisir cynégétique (parcours équestres, calendriers, faune sauvage, etc.), les volières et autres ménageries font ainsi apparaître toute une dialectique sur les aménagements matériels, les traitements et les soins prodigués. Les plaisirs de bouche peuvent également être insérés dans cette thématique : même « au vert », la cour est friande de banquets et de mets pour lesquels l’animal est mis à contribution de diverses manières. Il faut donc investir les défens, les élevages, la pisciculture, les prélèvements seigneuriaux et les chasses utilitaires pour en comprendre le fonctionnement tout autant que les impacts sur les écosystèmes médiévaux.
Axe 2 : La campagne au rythme des technicités nouvelles
Il s’agit ici d’interroger le degré technique et l’aspect novateur des constructions et des aménagements curiaux à la campagne. L’objectif est de comprendre, entre autres, comment sont satisfaits les désirs d’esbattemens d’une cour qui se met au vert. Chasses, danses, tournois, jeux de paume, réceptions fastueuses, spectacles d’automates ou tout simplement retraites reposantes, autant d’exigences qui impliquent des aménagements spécifiques. Au gré des édifications et des adaptations, l’intérieur et l’extérieur des résidences rurales des élites se dévoilent, sous la pierre, le métal, le bois, le verre et la terre cuite, comme des lieux d’expérimentation technique.
La construction et la décoration des pièces privées et d’apparat voient luxe et technique se côtoyer dans les arts figuratifs, le mobilier, la sculpture, les cheminées, le fenestrage, les huisseries, etc. Les résidences de détente sont aussi touchées par une vague horlogère qui, de fait, ne les laisse jamais hors du temps. Les gayoles et mesnageries offrent également à ces sites curiaux un côté naturel et quelque peu merveilleux. Leurs travaux de construction et d’entretien, ainsi que les offices créés pour s’en occuper, apparaissent dans les sources d’archives (lettres, comptabilités, etc.). Cette documentation textuelle et les documents iconographiques mettent également en lumière des constructions étonnantes liées aux plaisirs d’une cour qui s’évade : “palafittes”, galeries variées dont certaines sont mobiles, héronnières, garde-robes à deux étages, engins de levage de tonneaux de vins, etc.
Interroger la capacité d’une cour à innover implique également d’orienter la dialectique, d’une part, vers les savoir-faire portés par des artisans, des artistes et des ouvriers expérimentés et, de l’autre, vers les ressources financières et naturelles. De l’analyse des chantiers et des travaux d’édification, la réflexion peut alors se porter sur celle des aménagements et utilisations du paysage et du territoire. Apparaissent alors de nombreuses questions liées à la microtopographie, questions dans lesquelles prennent tout autant place les thématiques de l’acheminement de l’eau et de matières premières, que celles de la culture d’espèces végétales à des fins alimentaires et décoratives. C’est ici tout un écosystème qui doit donc être interrogé, tant dans la manipulation de plantes domestiquées (introductions, sélections, greffes, marcottages, etc.) que d’une nature plus sauvage.
L’étude des technicités nouvelles ne doit pour autant pas masquer les multiples contraintes que sous-entendent les préoccupations curiales en matière de résidence, de défense et de paraître. Si la recherche de confort peut être démontrée par de multiples adaptations, par exemple dans le domaine du chauffage, le ressenti quotidien et saisonnier montre des limites récurrentes. Il en est de même pour les siècles d’épidémie pesteuse et de guerres qui obèrent – mais jusqu’à quel point et de quelle manière ? –, les désirs d’évasion de la société de cour.
Axe 3 : Le vert, la couleur du pouvoir
Des grands tournois du XIIe siècle que se livraient d’un bois à l’autre les meilleurs chevaliers du temps dans le but de s’exercer et de se faire remarquer, jusqu’à l’étalage d’un luxe tapageur à l’occasion du Camp du Drap d’Or en 1520, les actions politiques et diplomatiques n’ont pas manqué de profiter d’un cadre « moins officiel » pour faire aboutir de grands projets. Que la forêt, le jardin aménagé, le parc à gibiers deviennent le temps d’une entrevue les lieux d’importantes négociations n’a rien d’étonnant. Et pourtant, les quelques mentions qui sont réservées à l’expression de ces rencontres au sommet ou de ces échanges secrets ne sont abordées que pour la précision de localisation qu’elles apportent et non pour le contexte plus ou moins favorable qu’ils offrent au bon déroulement des projets discutés. En d’autres mots, une partie de chasse réussie contribuerait-elle à placer dans de meilleures dispositions les décideurs conviés ? Une fête de campagne serait-elle une occasion de détente appréciée pour favoriser les engagements et les promesses ? Sans aucun doute, mais alors que les études sur l’alimentation et le banquet ont par exemple largement exploité cette interaction des sens et de la raison, peu de travaux s’attachent aux lieux des discussions, envisagés dans leurs caractéristiques propres, et au vecteur d’influence que peut constituer un espace « naturel » intégré dans le jeu des civilités. Les mentions ne manquent pourtant pas et il conviendra de retenir celles-ci pour ce qu’elles disent de ces échanges, et non plus seulement pour le repère géographique qu’elles constituent.
Par ailleurs, dans cet art du spectacle qu’est aussi l’art du pouvoir, la mise en scène de l’espace naturel in situ ou via le filtre de la pérennisation mémorielle qu’offrent la littérature et les images, ouvre la porte aux interrogations liées aux comportements, à la communication symbolique, aux rituels qui nourrissent la compétition politique et façonnent des réputations. Paraître c’est bien sûr afficher un rang, une dignité, une supériorité qu’elle soit d’ordre quantitatif, qualitatif ou éthique. Les codes existent, sont parfaitement connus, mais le rituel doit aussi sa richesse à son équivocité. Dans ce cas, la « nature » peut-elle également apparaître comme le cadre d’une dérive ? d’un changement de ton ? un espace dont l’ambigüité des signes et la sauvagerie des éléments fait renouer avec les légendes arthuriennes de « chasses au blanc cerf », et de rencontres avec les être « faés » ? Un lieu de tous les possibles qu’il s’agisse de pression politique ou de jeux de séduction, comme en 1515 lorsqu’Henri VIII, à proximité de la forêt de Greenwich, cerné par les « hommes de Robin des Bois » demande à la reine et à ses dames si elles veulent bien le suivre au cœur des bois, dans ce repère de hors-la-loi ? Cette lecture d’anthropologie culturelle offrira un dernier point d’observation pour ce colloque dédié à un espace saisi dans ses plus concrètes matérialités comme dans sa symbolique la plus disparate.
Modalités de contribution
Les propositions de communication d’environ une demie page sont à envoyer par mail à : mathieu.vivas@univ-lille.fr et à elodie.lecuppre@univ-lille.fr
avant le 30 janvier 2022.
Comité scientifique
- Elodie Lecuppre-Desjardin (ULille, IHIS, IUF),
- Mathieu Vivas (ULille, IRHiS, IUF),
- François Duceppe-Lamarre (IRHiS),
- Thomas Byhet (DRAC, Hauts-de-France, SRA, IRHiS),
- Marjorie Meiss (ULille, IRHiS),
- Bertrand Schnerb (ULille, IRHiS).
***
The idea of heading off to the countryside is associated nowadays with a wish to get away from a stressful, noisy, and at times oppressive and foul-smelling urban environment, to rest in peace and quiet, in healthy surroundings, in close contact with the bounties of the natural world and animals in their “natural” habitat. Far from any anachronistic intent, applying this expression to court studies is a call to scholars to adopt interdisciplinary approaches to examine the many ways in which aristocratic circles related to and interacted with their rural environment.
The idea behind this conference issues from a blind spot in research: although environmental and ecological questions are currently under scrutiny in the humanities and social sciences–to the point that the environmental humanities are an emergent research field–there are very few studies on how courts related to natural milieus from the late Middle Ages through to the beginning of the early modern period.
A rapid literature review shows that research into European court societies has explored very many different subjects, including studies of individuals, representations, practices, and even castles as spaces for living; but for the moment, scholarship has neglected the environment. Courts nevertheless altered their environment, as exemplified by the hunting activities associated with the aristocratic ideal, by animal rearing, and by the many human-animal interactions characteristic of gardens and open-air entertainments. For researchers in diverse fields, issues relating to supplying the many buildings with raw materials is illustrative of how men both adapted to and transformed nature. While the court’s presence in the countryside varied from one region to another in Europe, where urbanisation levels likewise varied, ways of relating to the rural environment offer many lessons relating to the strictly material aspects of appropriating and taming the natural world, seen as less and less hostile, as well as to more cultural aspects of scientific knowledge about the countryside and its political usages.
As an initial approach to a vast topic, and taking care not to separate nature from culture, this conference invites participants to apprehend the motivations of micro-societies “heading off to the countryside”. This entails gauging, both spatially and chronologically, the impact aristocratic activities had on the environment, and so tackling the themes of innovations, adaptations, techniques, and logistical, economic, and financial means, while also addressing the environment via the issue of power and its representations.
When a court goes to the countryside, it may travel a certain distance, of varying length, or move around from one spot to another, yet the itinerant group never relinquishes its codes or its rites. This gives rise to a series of questions. When the court changes air and scenery, does it thereby change its practices and habits? In concrete terms, is daily life transformed in terms of food, entertainment, dress, and so on? For aristocrats wielding authority and power, does heading off for pastures new mean a break from administering and managing the land and men who live there? Is the aristocratic milieu, by its creation and way of using nature, solely a disruptive agent on ecosystems marginal to the farming system? And how did the relationship evolve from the end of the Middle Ages through to the early modern period?
There is a host of questions, and this conference will tackle them through overviews relating to various regions, localities, princes, chronologies, and so on, as well as by detecting emerging trends, evolutions, and hence innovations. It also calls for a high degree of interdisciplinarity since it will be attended by scholars working in the fields of history, the history of art, literature, and the archaeological sciences.
It has been decided to focus on three main areas:
- Area 1: Fields, gardens, and animals: contriving courtly landscapes
- Area 2. The impact of technical innovation on country life
- Area 3. Green: the colour of power
Area 1: Fields, gardens, and animals: contriving courtly landscapes
This first area of study questions various aspects of the rural environment where the court established itself on leaving town. If the idea of “heading off to the countryside” expresses a wish to escape from an urban world and avoid places that are saturated, this raises the question of the landscapes sought by the court world, as well as their transformations and representations. Three lines of enquiry may be adopted here:
- That of rural landscapes, far from the castle of residence, maintained as part of routine estate management, such as forests, running and still water, unfarmed areas, and so on. This raises the issue of their environmental footprint. This also concerns pastures and the land needed to make hay for horses, together with wild animals in captivity or semi-freedom and game parks.
- That of landscapes created for the purposes of court leisure and of aristocratic sociability. This led to the development of ars topiaria(topiary art) producing harmonious natural and/or organised landscapes (ornamental gardens, mazes, watercourses, grottos, etc.) where allegorical and cultural works were placed on display (statues, heraldic elements, etc.). Here, the selection of plants was important (flowers, shrubs, fruit trees), and the choice of plants together with their layouts and flowering/germination rhythms may be studied today using economic and didactic sources, images, and material remains (seeds and pollen, etc.).
- That of how court people related to animals, both birds and furred animals. Hunting (horse paths, calendars, wild animals, etc.), aviaries, and other sorts of menageries bring to light an entire dialectic relating to material facilities, treatment, and care. Pleasures of the table may also be included in this theme: even when in the countryside, the court was fond of banquets and dishes for which animals were used in various ways. Attention thus needs to be paid to grazing, animal rearing, pisciculture, seignorial levies, and utilitarian hunts to understand the functioning and impacts of mediaeval ecosystems.
Area 2: The impact of technical innovation on country life
This is a matter of examining the technicality and novelty of court buildings and facilities in the countryside. The purpose is to understand, for example, how the court’s desires for esbattemens were satisfied in the countryside. Specific facilities were required for hunts, dances, tournaments, jeu de paume, opulent receptions, and automata displays, or quite simply for restful repose. As buildings were erected and adapted, the interiors and exteriors of elite country residences became the site of technical experimentation, be it in stone, metal, wood, glass, or terracotta.
Building and decorating private and state reception rooms required a combination of luxury and technical address in the figurative arts, furniture, sculpture, chimney places, window frames, door frames, and so on. Residences for relaxation were also affected by the wave of clock making, meaning they were never outside time. Gayoles and mesnageries also gave court sites a natural and somewhat marvellous aspect. Their building and maintenance, together with the offices created to look after them, transpire in archival sources (letters, accounts, etc.). This textual documentation and images also throw light on the surprising constructions associated with pleasures at the court’s getaway: “palafittes”, various types of gallery, some of which were movable, heron nesting facilities, two-storey garde-robes, equipment to lift barrels of wine, and so on and so forth.
Examining a court’s capacity to innovate also encompasses studying the know-how of craftsmen, artists, and experienced workers, as well as exploring financial and natural resources. In addition to analysing building and other types of construction work, one may also enquire into how the landscape and locality was adapted and used. This raises many questions relating to microtopography, the supply of water and raw material, together with the growing of plants for food and decorations. It is an entire ecosystem which needs exploring, both in the manipulation of domesticated plants (their introduction, selection, grafting, propagation by layering, etc.) as well as of less tamed natural elements.
But the study of new techniques should not conceal the many constraints issuing from court preoccupations concerning residence, defence, and appearance. While the desire for comfort may be seen in the many adaptations relating to heating, for instance, daily and seasonal experience ran up against recurrent limits. The same applies to the centuries when plague epidemics or wars hampered court society’s desire to get away from cities, but to what extent and in what ways?
Area 3: Green: the colour of power
From the great tournaments of the twelfth century, held in various woods in which the best knights of the period participated to practice and attract attention, to the flamboyant luxury on display at the Field of the Cloth of Gold in 1520, political and diplomatic acts did not fail to take advantage of a “less official” setting in order to bring major projects to fruition. There is nothing surprising about the fact that forests, ornamental gardens, and game parks could become the place for important negotiations when the powerful met. And yet the rare mentions of these summits and secret talks are to specify where they were held, and not for the more or less favourable context they provided for the fruitful discussion of plans. In other words, could a successful hunting party help place guests in a propitious frame of mind. Could a country festivity provide an opportunity for relaxation to elicit undertakings and promises? No doubt, but while studies of food and banquets have, for example, made extensive use of the interaction between reason and the senses, few studies have focused on the places where discussions were held, envisaged for their own specific characteristics, or how a “natural” space may act as a vector of influence within the ritual interplay of civilities. Yet there is no shortage of such mentions, which may be examined for what they can tell us about these exchanges, and not solely for their geographical bearings.
Additionally, within the art of spectacle, which is also that of power, staging the natural space in situ, or via the filter of the enduring memories provided by literature and images, paves the way to examining the behaviours, symbolic communication, and rituals fuelling political rivalry and forging reputations. Appearance is of course displaying a rank, a dignity, a superiority, be it quantitative, qualitative, or ethical. Codes existed and were perfectly known, but was the potency of ritual also rooted in its being equivocal? In this case, could “nature” also be a place for partially ignoring codes, for changes of tone? A place whose ambiguous signs and untamed elements brought to mind Arthurian legends of “hunting the white stag” and encounters with beings from the “fairy world”? A place where anything was possible, be it political pressure or games of seduction–such as in 1515 when Henry VIII, surrounded by “Robin Hood’s men” near Greenwich forest, asked the Queen and her ladies if they would follow him into the heart of the woods where the outlaw’s hideout lay? Such cultural anthropology interpretations provide a final observation point for this conference about a space apprehended in its most concrete material forms, as well as its most disparate symbolic dimensions.
Submission guidelines
Communication proposals, written in French or English of approximatively half page should be sent by email to the organisers,
before 30th January 2022.
Scientific Committee
- Elodie Lecuppre-Desjardin (ULille, IHIS, IUF),
- Mathieu Vivas (ULille, IRHiS, IUF),
- François Duceppe-Lamarre (IRHiS),
- Thomas Byhet (DRAC, Hauts-de-France, SRA, IRHiS),
- Marjorie Meiss (ULille, IRHiS),
- Bertrand Schnerb (ULille, IRHiS)
Source: https://calenda.org/947802