Call for Papers: Les transformations de l’agriculture au prisme du salariat

RHN 155/2024 | Call

Editors: Loïc Mazenc (l'UMR AGIR Toulouse and LISIS Paris), François Purseigle (Institut National Polytechnique de Toulouse) and Nicolas Roux (Université de Reims)

Deadline for submission of articles: 1 September 2025

 

Call for Papers
Les transformations de l’agriculture au prisme du salariat
Special Issue of Sociologie du travail

Dans ce numéro de la revue Sociologie du travail, nous invitons les sociologues du travail à explorer la question du salariat agricole. La production agricole n’est plus l’apanage des seul·es agriculteurices au sens communément admis de « chef·fes d’exploitation » : le modèle de la ferme familiale de type conjugal défendu par les organisations professionnelles agricoles et consacré par les politiques agricoles de la seconde moitié du XXe siècle se trouve aujourd’hui extrêmement fragilisé. Une profonde recomposition des métiers de la production agricole accompagne l’effacement démographique de la population active familiale, avec une tendance de fond et massive : en France et en Europe, leurs activités reposent sur de nouvelles stratégies d’association, d’externalisation ou d’intégration de salarié·es.

 

Argumentaire

Dans ce numéro en préparation, la revue entend inviter les sociologues du travail à explorer davantage la question du salariat agricole, longtemps considérée comme une problématique marginale ou un épiphénomène des transformations du travail et du salariat. Les mondes agricoles sont en effet entrés dans un processus de banalisation de leurs métiers et de leurs exploitations qui empruntent de plus en plus leurs modes d’organisation à d’autres secteurs économiques (Purseigle et Hervieu, 2022). La production agricole n’est plus l’apanage des seuls agriculteurs et agricultrices au sens communément admis de « chef·fes d’exploitation » : partout dans le monde et singulièrement en France, la production agricole n’est plus forcément celle que l’on croit.

Le modèle de la ferme familiale de type conjugal défendu par les organisations professionnelles agricoles et consacré par les politiques agricoles de la seconde moitié du XXe siècle se trouve aujourd’hui extrêmement fragilisé. Une profonde recomposition des métiers de la production agricole accompagne l’effacement démographique de la population active familiale, avec une tendance de fond et massive : en France et en Europe, leurs activités reposent sur de nouvelles stratégies d’association, d’externalisation ou d’intégration de salarié·es. Aujourd’hui, 987 000 actives et actifs salariés non familiaux, embauchés directement ou par l’intermédiaire de sociétés spécialisées, travaillent au sein des exploitations agricoles françaises (Laurent et Nguyen, 2022 ; Magnan, 2022). À mesure qu’elle croît, cette population de salarié·es tend à se diversifier selon que l’on a affaire à des salarié·es permanent·es, saisonnier·es ou directement embauché·es par des sociétés prestataires de services agricoles. La spécialisation des productions et l’émergence de nouvelles formes d’entreprises ayant massivement recours à la sous-traitance induisent une pluralisation des statuts salariés dans le secteur agricole.

Si les salarié·es, notamment les ouvriers et ouvrières, ont longtemps constitué un angle mort d’une littérature scientifique française focalisée sur la figure mythifiée de l’exploitation familiale (Darpeix, 2010 ; Roux, 2018), l’essor récent d’une série de travaux portant sur cette population invite à un travail à la fois de synthèse et d’ouverture sur le salariat agricole. Ce numéro part ainsi du constat de l’hétérogénéité de la population salariée agricole et vise à en dresser plus largement un portrait contemporain d’ensemble. La focale portée sur le salariat permet effectivement de comprendre les évolutions du travail agricole dans ses transformations et ses permanences. Pour ce faire, quatre axes sont proposés, qui peuvent être traités séparément ou de manière croisée, les comparaisons (locales, régionales, nationales, internationales) étant bienvenues. Il s’agit d’interroger les frontières du salariat à partir de l’émergence de nouvelles figures (1) ainsi que des trajectoires diversifiées qui le composent, suivant les divisions du travail agricole et les inégalités et rapports sociaux qui les sous-tendent (2). Le troisième axe porte sur le rôle joué par les pouvoirs publics et les corps intermédiaires dans la régulation et la représentation collective du salariat agricole (3). Le dernier axe concerne l’action des différents intermédiaires sur les recompositions du marché du travail et sur la qualité ou non de l’emploi salarié du secteur (4).

 

Modalités de soumission

Les propositions d’articles, d’un volume total compris entre 65000 et 75000 signes, sont attendues

le 1er septembre 2025 au plus tard.

Les articles seront entièrement anonymisés selon les modalités exposées sur le site internet de la revue, les coordonnées des auteur·ices étant renseignées séparément, dans le formulaire de soumission disponible à la même adresse : https://www.sociologiedutravail.org/Proposer-un-article.

Les articles feront l’objet d’une évaluation anonyme selon la procédure en vigueur au sein du comité de rédaction de Sociologie du travail. Les échéances pour d’éventuels remaniements des articles retenus seront précisés au cours des différentes étapes du processus. La parution du numéro spécial est prévue au premier trimestre 2027.

La sélection des contributions et leur évaluation étant anonymes, les auteu·rices ne doivent pas contacter les coordinateurs du numéro ni les membres du comité de rédaction mais bien soumettre leurs articles via le site internet de la revue.

 

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